Barry Lindon (1975) de Stanley Kubrick

Publié le par Antonin Gamette

Avec Ryan O'Neal, Marisa Berenson, Patrick  Magee, Hardy Krüger, Steven Berkoff, Leon Vitali, Murray Melvin, Gay Hamilton, André Morell, Leonard Rossiter, Philip Stone, Ferdy Mayne, Mary Kean, Diana Koerner, Frank Middlemass, Arthur O'Sullivan, Godfrey Quigley, John Bindon.
 

Faut-il revoir Kubrick? Faut-il revoir Kubrick après 2001: L'Odyssée de L'Espace (1968), son chef-d’œuvre intemporel ? Barry Lindon nous enjoint à répondre "oui".
Barry LyndonBarry Lindon est un documentaire. La geste kubrickienne est bien à l’œuvre ici. La volonté documentariste de ce qui est montré (costumes, décors, rituels, musique, maquillages, us et coutumes) est ce qui rend le film le plus intéressant; cette recherche de réalisme. Qui était à l’œuvre sur 2001 aussi.
Les rituels. Les duels et leurs protocoles sont les parties les plus passionnantes.
Cet ensemble documentaire se déroule sur fond de misanthropie toute Kubrickienne: aucun des personnages n'est intéressant et nous nous réjouissons de chacun des malheurs qui leur arrivent. Aucun ne suscite l'empathie. Redmond Barry n'est pas un personnage très intéressant et sa chute est jubilatoire.
Grâce à sa qualité picturale, le film est aussi un beau livre d'images. L'utilisation de la lumière naturelle, en particulier les scènes illuminées à la bougie, tout comme les décors champêtres, ou les décors d'intérieur des différents nobles.
Nous rendons grâce au réalisateur de nous avoir épargné les multiples scènes de danses que certains nous auraient imposées. Elles sont en nombre limité, et c'est tant mieux.
Les introductions de séquences débutent par contre systématiquement  par un plan rapproché sur un personnage et qui est positionné dans un décor par un zoom arrière. Cela est fait souvent et casse l'énergie du film. Cela est trop mécanique.
La direction d'acteur (soit inexpressif, soit dans l'exagération avec grimaces) est phénoménale. Elle est même par moment subtile (voir l'extraordinaire scène où Redmond Barry rencontre la femme allemande seule avec son bébé et discutent de leurs solitudes - très belle scène entre Ryan O'Neal et Diana Koerner).
La musique joue un rôle important et contribue fortement à l'hystérésis des images.
Beau travail pour Stanley Kubrick qui est capable de réussir des abstractions (2001, Shining) comme des réalités, ce Barry Lindon.
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