Shining (1980) de Stanley Kubrick

Publié le par Antonin Gamette

Avec Jack Nicholson, Shelley Duvall, Danny Lloyd, Scatman Crothers, Barry Nelson, Philip Stone, Joe Turkel, Anne Jackson, Lia Beldam, Billie Gibson, Robin Pappas, Alison Coleridge, Jana Sheldon, Tony Burton, Barry Dennen, Lisa Burns, Louise Burns, Norman Gay.
 

ShiningRevoir Shining (il s'agit ici de la version européenne) permet de se remémorer le manque éléphantesque de subtilité du film. Tout y est surchargé. La musique. La direction d'acteur. Les chromos du film d'horreur (c'est un florilège: ils sont enfilés comme des perles). Le montage. Mais ce qui sauve le film est son prologue et son épilogue. Le générique d'ouverture est magnifique: beauté des images, beauté de la musique (avec quelques crissements  annonciateurs), séquence d'images qui avec la musique font monter la tension. Et l’épilogue avec le mur de photos et le recadrage sur une d'elles en particulier et l’extrême gros plan sur une des personnes de la photo. Épilogue qui permet d'ouvrir encore plus le questionnement de ce que l'on vient de voir.
La geste du film est de dire: je vais vous faire peur, je vous fais peur, je vous avais dit que j'allais vous faire peur. C'est bien un film d'intellectuel, extrêmement calculé, et comme souvent chez Stanley Kubrick, sans aucune humanité. Le réalisateur s'est donné comme challenge de mettre tout ce qui est possible de clichés pour films d'Horreur et d’Épouvante. Et pendant la durée du film, tout y passe. Comme à son habitude, son film est un documentaire, mais ici sur le film d'Horreur en tant que genre connu en 1980 (si Stanley Kubrick réalisait son film en 2018, il faudrait y ajouter l'apport des documenteurs - il aurait été intéressant de voir comment le documentariste Kubrick aurait abordé ce sous-genre - et probablement des zombis, les deux sous-genres les plus développés de ces vingt dernières années).
Lors de cette nouvelle vision, ce qui saute aux yeux est le travail extraordinaire de Shelley Duvall, beaucoup plus que celui de Jack Nicholson, efficace, mais sans surprise (il avait déjà tout dit cinq ans auparavant chez Milos Forman, i.e. Vol Au-Dessus d'Un Nid de Coucou, 1975). Mais aussi la formidable efficacité de l'ensemble. L'efficacité au cinéma est Stanley Kubrick.
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